Qui êtes-vous ?

Bienvenue sur mon site! Je m'appelle Véronique et je suis étudiante au baccalauréat en enseignement primaire et préscolaire. Sur ce site, vous trouverez des informations sur moi ainsi que sur mon parcours scolaire et professionnel. Bonne visite à travers les racines!

L'enseignante que je suis

J’ai choisi ma destination depuis déjà un bon moment. J’en rêve. J’ai toujours souhaité partir par moi-même, découvrir une culture qui n’est pas mienne. Je quitte ma terre natale, avec mon petit baluchon rempli, à la découverte de contrées lointaines. Des lieux encore méconnus où, j’espère, me sentir libre comme l’air.
Mon billet d’avion est déjà acheté. Je ne peux reculer. Le voyage est bel et bien commencé. Quelle idée de me procurer mon billet trois mois à l’avance! Je suis si fébrile, tellement emballée. Je ne pense qu’à ce voyage, au périple de ma vie.
Les jours défilent. Je quitte dans deux semaines. J’ai l’impression d’avoir tant de documents à remplir (assurance voyage, passeport, etc.). Cependant, toute cette paperasse si ennuyante me rapproche peu à peu de mon but ultime : mon voyage. Déjà, je commence mes bagages. Ne rien oublier, surtout ne rien oublier!
« Où allez-vous? Pour combien de temps partez-vous? » me dit le douanier toujours aussi heureux.
Je suis sur la passerelle d’embarquement. Des papillons me chamaillent le ventre. J’ai des millions de questions. Je suis si nerveuse. Et enfin, je m’envole!
« iHolà senorita! Bienvenidas en mi paìs. »
Le voyage à travers le pays n’est pas encore commencé, mais je me sens à ma place. Je ne sais pas se qui m’attend, mais je sais qu’il y aura des embûches, des périodes plus difficiles, des découvertes impressionnantes, des moments de rire, des paysages fabuleux, des gens accueillants. Je me sens bien.

Pour moi, la gestion de classe est comme un long voyage. Tout comme un voyage, la gestion de classe demande beaucoup de réflexions. Quelles sont mes valeurs? Quelle est ma ligne directrice? Quels types d’enseignantes veux-je être? Lorsque toutes ces questions sont répondues, c’est là que commence le voyage. Chaque pays est différent, soit par leurs cultures, les mets régionaux, la musique, la langue, etc. Il faut prendre un temps d’arrêt pour comprendre le pays. Il faut lire sur le pays pour connaitre les us et coutumes. Tout comme chaque classe est différente. Certains élèves sont totalement attachants, d’autres ont des difficultés d’apprentissage ou de comportement et demande plus de soutien. Certains ont besoin d’être constamment rappelés à l’ordre, d’autres sont très autonomes. Il y a des élèves qui détestent l’école. Il y a les aimants de l’école, ceux qui veulent être enseignants par exemple. Toutes les classes demandent un temps d’adaptation, un temps d’observation. Elles demandent un temps d’arrêt. Malheureusement, il n’existe pas de guides voyage pour les classes. Les élèves ne viennent pas avec une description détaillée, une mention « à faire » ou « à voir » et ils ne sont pas classifiés trois étoiles ou quatre étoiles. C’est pourquoi il faut se donner le temps de comprendre la « culture » de la classe.
J’arrive dans une nouvelle classe avec un baluchon d’informations, de théories, de notions et d’expériences. Seront-ils adaptés aux élèves? Peut-être aurais-je besoin d’un « adaptateur de courant »? Lorsque j’arrive dans une nouvelle classe (en stage ou en suppléance), c’est le début d’un voyage. Je ne sais pas ce qui m’attend quand je les regarde entrer le matin. Aurais-je des difficultés, des embûches, des moments inoubliables? C’est le risque à prendre, un « beau risque ».
C’est seulement après le voyage que l’on constate les effets que celui-ci a eus sur notre vie. En effet, chaque voyage change nos perceptives, nous ouvre un peu plus, nous donne des ailes. La gestion de classe, quant à elle, se forme grâce à ses voyages. Les différentes classes visitées nous en apprennent beaucoup sur nous en tant qu’enseignant. J’ai tiré, de chaque expérience, des conclusions qui me font progresser dans la profession enseignante. 

Mes valeurs en enseignement

Mes valeurs
Valeurs
Justifications
Sens du partage
Pour moi, le partage est essentiel lors des relations avec autrui. En tant qu’enseignante, je trouve important de montrer aux élèves l’importance d’échanger. Je ne supporte pas les enfants qui sont égoïstes et qui réclament les jouets ou l’attention pour eux seuls. C’est pourquoi je me donne comme mandat de les aider à comprendre leurs gestes. Dans ma classe, j’aimerais donner ce sens du partage aux enfants. J’aimerais peut-être même faire du bénévolat ou aller aider les autres classes afin de faire comprendre aux élèves l’importance de ces gestes et le bien-être qu’ils en tireront (vous voyez, nous pouvons même être égoïstes en donnant).
Ouverture d’esprit
Tous les enseignants doivent, selon moi, posséder une ouverture d’esprit. Chaque élève est tellement différent : par leurs expériences, leur éducation, leurs talents, etc.  Il faut s’ouvrir à eux et tenter de les comprendre. C’est en faisant preuve d’ouverture que l’enseignant y parviendra. Il faut aussi ouvrir l’esprit des enfants. Avec des textes variés, des thèmes différents, des visites et des rencontres, les enfants seront à même de constater la diversité qui existe.
Justice et égalité
La classe est une microcommunauté. C’est à travers celle-ci que les enfants évolueront et se feront une conception du monde. Il faut, dès lors, mettre en place un climat où règne la justice. C’est en établissant des règles et en les faisant respecter qu’ils comprendront la justice et l’importance de l’égalité et de la démocratie.
Respect
Le respect est, évidemment, une valeur à transmettre aux élèves. J’aimerais faire comprendre aux enfants que même si un enfant n’a pas les mêmes chaussures que toi, n’a pas le rouli-roulant dernier cri ou la collection entière de cartes de hockey, il est un être comme les autres. Il faut respecter les autres tels qu’ils sont.


 Voici mes règles de classe en lien avec mes valeurs

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Valeurs
Règles
Conséquences positives
Conséquences négatives
Sens du partage
Je partage les jouets ou les effets scolaires de la classe avec les autres élèves.
(Partage du matériel)
Tu as le droit d’utiliser le matériel de l’enseignant (exemple : les crayons spéciaux, les papiers de couleurs, les « post its » mis à leur disposition).
Il doit se retirer et arrêter de jouer pour une période de 5 minutes.
J’aide mes camarades lorsqu’ils en ont besoin. (Partage d’idées)
J’ai le droit de devenir mini-prof pour la correction d’un travail.
OU
Je deviens aide-prof pour ceux qui ont plus de difficultés.
Je ne peux pas devenir aide-prof ou mini-prof.

J’accomplis mes tâches de classe afin de contribuer au bon fonctionnement de la classe.
(Partage du travail)
Je peux choisir ma responsabilité avant les autres.
OU
J’aide l’enseignant à distribuer les responsabilités au début de la semaine.
Je dois rester pendant une période libre, une récréation ou après l’école pour accomplir ma responsabilité.
Ouverture d’esprit
J’écoute les amis lorsqu’ils ont une idée.
(Ouverture sur les autres)
Je suis moi aussi écouté lorsque j’ai une idée.
Je peux animer une discussion.
Je ne peux pas animer une discussion.
OU
Je ne peux pas participer à l’activité (il doit participer à l’activité s’il s’agit d’une activité importante sur le plan des apprentissages, mais il doit se retirer s’il s’agit d’une activité de théâtre ou d’un débat dans lesquels il doit tenir compte des idées des autres par exemple).
Je respecte les idées des autres.
(Ouverture sur les autres)
Je suis écouté par les autres à mon tour.
Je suis respecté par les autres.
Mes idées peuvent être utilisées pour un travail ou un projet.
Je dois m’excuser auprès de la personne concernée.
OU (selon la gravité de l’acte)
Je dois faire un acte de réparation (voir annexe 1)
Je participe aux discussions et à la vie de classe.
(Ouverture sur les autres et ouverture d’esprit)
Je peux animer une discussion.
Je peux proposer des idées au conseil de coopération.
Mes projets peuvent être réalisés.
Mes idées ne peuvent être entendues et réalisées.
Justice et égalité
Je lève la main pour obtenir la parole.
(Justice : chacun son tour)
J’obtiens plus rapidement la réponse.
Je peux animer une discussion.
Je n’obtiens pas le droit de parole.
OU
Je ne peux plus participer aux discussions pour une période de 5 minutes (s’il y a récidives).
J’attends mon tour.
(Justice : chacun son tour)
Je peux parler avec l’enseignant ou me laver les mains plus rapidement.
Je dois refaire la file (si je dépasse quelqu’un au bureau de l’enseignant ou pour me laver les mains par exemple.)
J’accepte les erreurs des autres.
(Justice : droit à l’erreur)
Je peux aider un camarade qui a de la difficulté dans un travail.
Je peux guider un ami vers la bonne réponse.
Je dois faire un acte de réparation.
Respect
Je garde ma classe et mon pupitre en ordre.
(Respect de l’environnement)
J’ai un congé de responsabilité.

Je dois rester après l’école pour ramasser la classe.
OU
Je dois faire des « travaux communautaires » au sein de la classe pour réparer les méfaits.
Je respecte les autres élèves et mon enseignante (pas de discrimination).
(Respect des autres)
Je suis respecté par les autres.
Je peux animer les conseils de coopération.

Je dois m’excuser auprès de la personne concernée.
ET
Je dois faire un acte de réparation (voir annexe 1)
J’utilise un langage correct.
(Respect des autres)
Je peux corriger la dictée avec mon enseignant.
Je dois m’excuser auprès de la personne concernée.
OU (selon la gravité de l’acte)
Je dois faire un acte de réparation. 
















































































Les procédures en classe

Procédures générales : Circulation dans l’école aux entrées

Lorsque la première cloche sonne dans la cour d’école (quand et où), tu vas prendre ton rang à ta place habituelle (quoi et comment). Lorsque la deuxième cloche sonne (quand), tu te places bien droit dans le rang et tu gardes le silence (comment). Tu attends le signal de l’enseignant qui surveille pour entrer dans l’école (quand et quoi). Lorsque tu entres dans l’école (quand), tu gardes le silence jusqu’au vestiaire et tu te déshabilles (comment et quoi). Tu ne bouscules  pas les autres ou tu ne cries pas au vestiaire (contre-exemple) parce que tu dois respecter les règles de l’école qui sont de garder le silence dans le corridor et de rester calme (pourquoi). De plus, tu dois entrer calmement dans la classe (quoi et comment) pour commencer ta lecture silencieuse à ta place (quoi et pourquoi).
Pour les élèves du préscolaire, du premier cycle et du deuxième cycle, il pourrait être pertinent de leur expliquer les consignes en classe et de les faire pratiquer dès le début de l’année. L’enseignant pourrait simuler une récréation. Ensuite, il fait placer les enfants en rang, les fait entrer et vérifie s’ils ont bien compris les consignes.
Pour les élèves du troisième cycle, il est peu pertinent de leur faire pratiquer l’entrée. L’enseignant rappelle les consignes. Elles sont souvent connues puisque ce sont les mêmes depuis la maternelle. Néanmoins, si les élèves ne respectent pas les consignes, l’enseignant pourrait les faire pratiquer. 

Procédures liées à l’utilisation des lieux et du matériel : Formation des équipes
À mon signal (quand), en silence et calmement (comment), tu vas te placer en équipe (quoi). Tu te placeras avec les membres de ton équipe habituelle (quoi). En prenant bien soin de lever ta chaise lors du déplacement (quoi et comment), tu vas t’asseoir à ton ilot de travail (les ilots de travail sont déjà établis entre les élèves et l’enseignante)(quoi). Tu dois apporter ton crayon et ton efface (quoi). Lorsque je le dirai, tu ne te lèves pas en parlant fort avec ton ami (contre-exemple), car cela prend beaucoup de temps et fait beaucoup de bruit (pourquoi).
Au début de l’année, l’enseignant présente la façon de procéder pour la formation des équipes. Il peut le représenter avec une saynète afin que les élèves mémorisent efficacement la façon de procéder. Puisque les enfants sont susceptibles d’oublier quelques consignes, il est bien d’utiliser le rappel verbal pour ramener les élèves sur la bonne voie. 

Procédures liées aux situations d’apprentissage : La correction des travaux
Lorsque tu as terminé ton travail (quand), en marchant et en silence (comment), tu vas chercher ton étoile de correction (annexe 2) et tu la colles au tableau (quoi) derrière celles des autres élèves (comment). Tu retournes à ta place et tu avances les travaux dans la section « à faire » (quoi) en silence et calmement (comment). Tu ne parles pas à ton ami (contre-exemple), parce qu’il travaille et il a besoin de silence et de calme (pourquoi). Lorsque tu entends ton nom (quand), tu viens mes voir avec ton cahier (quoi) en marchant (comment) pour que je puisse te corriger (quoi). Si les autres élèves de la classe n’ont pas terminé leur travail, tu continues les travaux dans la section « à faire » (quoi).
Il pourrait être intéressant de faire des jeux de rôle avec des exemples et des contre-exemples. Ainsi, en s’amusant et en riant de leurs collègues, ils comprendront davantage la démarche à suivre lors de la correction de travaux. Avec les plus jeunes, il serait important de les guider dans la scénarisation de leurs exemples et de leurs contre-exemples. 

Procédures liées aux activités en équipes : Organisation du mobilier et des équipiers
Lorsque je le dirai (quand), en silence et en marchant (comment), vous allez vous placer en équipe (quoi). Les équipes sont les suivantes (écrites sur un carton nommé « Équipe du mois ») (annexe 3) (quoi). L’équipe 1 se placera toujours à ces bureaux (même étape pour les autres équipes) (quoi). Deux membres de l’équipe placeront leurs chaises devant et les deux autres membres placeront les chaises derrière en prenant soin de bien soulever sa chaise (comment) durant le transport (quand). Tu ne parles pas et tu ne traines pas ta chaise par terre lors de la formation des équipes (contre-exemple), car cela fait beaucoup de bruits et prend plus de temps (pourquoi). Les équipes seront toujours les mêmes pour le prochain mois (quoi et quand) et elles devront toujours être situées à l’endroit assigné (comment et où).
L’enseignant devrait écrire ses consignes et le nom des équipes sur une affiche installée devant la classe (voir annexe 3). De cette façon, les enfants pourront s’y référer tout au long de l’année. Si certaines consignes ne sont pas respectées, l’enseignant pourra les rappeler aux élèves.

Procédures liées aux transitions : en fin de journée
À mon signal (quand), en chuchotant (comment), tu ranges tes effets scolaires dans ton bureau (quoi). Tu fais un ménage rapide de ton bureau (quoi) pour être prêt à travailler le lendemain (pourquoi). En marchant (comment), tu vas chercher ton sac d’école sur ton crochet (quoi et où). Tu vérifies les devoirs que tu as à faire sur le tableau (quoi) et tu les mets dans ton sac (quoi et où). Lorsque tu as terminé (quand), tu fais ta responsabilité (quoi). Lorsque la cloche sonne (quand), tu mets ta chaise sur ton bureau (quoi). Tu ne cours pas t’habiller au vestiaire et tu ne cries pas dans les corridors (contre-exemple), car tu peux bousculer un ami ou déranger les autres classes qui n’ont pas terminé (pourquoi). Tu vas t’habiller calmement et tu vas au service de garde ou tu vas prendre l’autobus (quoi et où) en marchant (comment).
Pour l’explication des transitions, il peut être utile d’utiliser des pictogrammes illustrant les bonnes actions à faire. Pour les plus vieux, les pictogrammes peuvent aussi être utilisés. Toutefois, il faut utiliser des images moins enfantines.



Positionnement face aux systèmes d’émulation traditionnels

Les enseignants québécois ont recours aux systèmes d’émulation afin de stimuler les élèves dans leur apprentissage et de réprimander les comportements inadéquats. Cette pratique, d’abord utilisée dans les classes d’adaptation scolaire, s’est répandue dans les classes régulières. Toutefois, ce moyen de stimuler l’apprentissage est-il adapté aux élèves ne présentant aucune problématique? Est-il adapté aux élèves intégrés en classe régulière? Voici mon opinion concernant les systèmes d’émulation dans les classes du primaire au Québec.
Pour ma part, je crois que les systèmes d’émulation ne sont pas adaptés pour répondre aux besoins de tous les enfants d’une même classe. Les classes sont hétérogènes. Il y a des enfants très calmes, toujours à leur affaire, les petits modèles. Il y a les enfants qui participent beaucoup. Ils sont populaires, les enfants et l’enseignant les aiment pour leur personnalité extravertie. Il y a les enfants timides, les enfants en manque d’attention. Il y a également les enfants avec des troubles de comportement. Ceux pour qui les systèmes d’émulation sont mis en place. Cependant, selon mes expériences de stage, j’ai constaté que les systèmes fonctionnent pour toute la classe, sauf pour les élèves ayant des problématiques. Ce sont ces enfants qui se retrouvent avec le « bonhomme baboune », le rouge ou en faillite le plus rapidement. À 11heures, ils ont déjà ledit rouge. Après, plus moyens de remédier aux comportements dérangeants. Ils se disent : « Je suis déjà en échec, pourquoi continuer à bien agir? »
À mon avis, il faudrait davantage miser sur des systèmes d’émulation individualisés et s’adressant aux élèves ayant des troubles de comportement. C’est en établissant des défis à la hauteur de chaque élève que les systèmes d’émulation peuvent avoir un impact sur les comportements dérangeants des élèves. Ainsi, les enfants auront de petites réussites et cela fera progresser l’estime de soi des élèves. Il faut aussi que le système d’émulation soit positif. Il devrait être centré sur le renforcement positif plutôt que sur la punition.
Pour ce qui est des autres élèves de la classe (car il ne faut pas les négliger), je crois fortement aux systèmes de motivation. Il n’y a rien de plus valorisant et de plus grandissant pour les élèves que d’avoir des réussites, et ce, devant toute la classe. Je crois que ce type de système peut favoriser la cohésion au sein de la classe. Les enfants rejetés pourront à leur tour se faire valoir devant la classe, créant ainsi, un climat plus harmonieux. De surcroit, l’application des règles de la classe peut se faire par le biais du système  de motivation.
En somme, mon opinion concernant les systèmes d’émulation est assez nuancée. D’une part, je pense que les systèmes d’émulation ne sont pas utilisés à juste fin. Ces moyens devraient être utilisés pour les enfants présentant des troubles de comportement. Pour ce qui est des autres élèves de la classe, les systèmes d’émulation sont à prohiber. Les enseignants devraient recourir aux systèmes de motivation où la réussite et la motivation intrinsèque des élèves sont valorisées. Est-ce une utopie de penser à une classe où il n’y a pas de système d’émulation? Une classe dans laquelle les élèves réussiront grâce aux encouragements et aux commentaires positifs de leur enseignant? Je ne sais pas. Néanmoins, j’ai de l’espoir…


Le système de motivation

Le système de motivation est un moyen positif d’encourager les bons comportements et l’entraide au sein de la classe. Dans une classe, il est préférable de favoriser les bons comportements que de punir les comportements dérangeants. Ainsi, les élèves comprennent davantage les répercussions positives qu’ont les bonnes actions. Je souhaite réellement apprendre aux élèves qu’il n’est pas nécessaire d’avoir une récompense tangible pour qu’une action soit récompensée. Dans cette lignée, voici mon système de motivation qui transmet mes valeurs, mes principes éducatifs et mes passions. 

Le choix de la thématique :
Puisque je fais mon stage à l’étranger, je voulais un système pouvant s’adapter à toutes les réalités culturelles et à ma réalité : enseignante provenant d’un autre pays. Je voulais également un système en lien avec l’une de mes passions : l’univers social. Je voulais aussi un système qui se rattache à mes valeurs, soit le partage, l’ouverture, la justice et le respect. C’est pourquoi j’ai décidé que mon système de motivation portera sur le voyage et la géographie. 

 Les objectifs :
Les objectifs de ce système de motivation sont bien établis. Je souhaite concevoir un système permettant l’ouverture sur le monde dans lequel les élèves pourront apprendre et se divertir. Je voudrais un système qui ferait en sorte que les élèves seraient fiers d’eux et de leurs succès. Aussi, mon système devra encourager le respect de la règle de classe choisie.  
Pour moi, il est aussi important que mon système s’adapte facilement puisque je ne connais pas ma classe de stage, pas plus que le milieu dans lequel j’enseignerai. Il faut que je puisse changer les règles qui s’y rattachent afin de l’adapter aux différentes réalités.

La description du système de motivation :
L’enfant qui fera une action hors du commun aura le privilège de recevoir un billet d’avion. Il pourra ensuite choisir la destination et coller son billet d’avion sur la carte du monde. Il deviendra alors un représentant de la classe dans ce pays. À la fin, l’enseignant remet aux enfants un passeport comptabilisant tous les billets d’avion et, par le fait même, toutes leurs réussites.  

Les étapes :
1.       Explication du système de motivation aux élèves
L’enseignant aborde avec les enfants la thématique du voyage. Plusieurs d’entre eux n’auront peut-être jamais voyagé, alors il s’agit d’une bonne amorce afin de susciter leur attention. L’enseignant présente une carte du monde et leur demande :
·         Connaissez-vous des pays du monde?
·         As-tu déjà voyagé dans un autre pays?
·         Dans quels pays aimerais-tu voyager?
(Ces questions doivent être adaptées au niveau scolaire des enfants. Il s’agit seulement de pistes de questionnement.)
Par la suite, l’enseignant explique aux élèves qu’ils pourront voyager à travers le monde à leur tour.  Il explique que lorsqu’ils respecteront la règle choisie pour le système, ils seront déjà en lice pour l’obtention d’un billet d’avion. Cependant, ce sera l’élève qui aura fait une action exceptionnelle qui pourra choisir sa destination et être affiché sur la carte du monde. 

2.       Mise en place du système
Une grande carte du monde sera affichée dans la classe avec une inscription au-dessus, soit la règle de classe à respecter pour obtenir un billet d’avion. Il y aura aussi un atlas mis à la disposition des élèves afin qu’ils puissent d’intéresser au monde. Pendant les temps libres, deux élèves pourront lire l’atlas et s’informer sur différents pays. Chaque enfant sera pris en photo devant la carte mondiale. Dès la première journée, l’enseignant félicite les enfants qui respecteront la règle. À la fin de la journée, il choisit l’enfant ayant fait l’action la plus méritante. Il pose la photo sur son billet d’avion et inscrit ce pourquoi l’élève se mérite un billet d’avion. Finalement, l’enfant pourra choisir le pays qu’il veut représenter.

3.       Au cours des semaines
Lorsque les enfants seront de plus en plus habitués au système de motivation, l’enseignant peut ajouter des défis : demander aux élèves de trouver un autre élève qui a fait un bon coup, être plus exigeant envers les enfants et leur mentionner, etc.

4.       Objectivation
Lorsque l’enseignant considère que le système de motivation a assez duré, il comptabilise les billets d’avion accumulés par chaque élève. Il conçoit un passeport avec tous les billets illustrant les réussites des élèves. Elle discute avec les enfants de leurs réussites. Elle les questionne :
·         Comment te sens-tu lorsque tu vois tous les billets d’avion que tu as accumulés?
·         Duquel es-tu le plus fier et pourquoi?
 Il peut être aussi pertinent de mettre les passeports des élèves en exposition (exposition du type exposition universelle où tous les élèves de la classe, les autres enseignants et la direction peuvent venir voir les réussites des élèves). Il est ensuite possible de concevoir un autre système de motivation en lien avec les voyages et la culture puisque les élèves sont maintenant devenus de vrais globetrotteurs.

L'intervention en escalier

Description du contexte
Les événements décrits dans le travail suivant sont basés sur des faits véridiques. Le nom de l’enfant en question sera changé à des fins de confidentialité.

C’est une classe de maternelle. Il y a une vingtaine d’élèves. Aucun n’est diagnostiqué ou n’a une quelconque cote. Les enfants arrivent en classe et se préparent pour la causerie au coin lecture. Ils connaissent bien leur routine et leur responsabilité. Ils savent qu’après cinq minutes la causerie commence.
Comportements inadéquats
Samuel arrive en classe avec beaucoup d’énergie. Il a beaucoup parlé dans le corridor. Lorsqu’il entre dans la classe, il bouscule les autres élèves à leur tâche. Il n’est pas capable de se concentrer sur sa routine et sur sa responsabilité. L’enseignant doit lui dire quoi faire à plusieurs reprises. Lorsque le décompte commence, il n’a pas encore défait son sac, sa collation n’est pas rangée et sa responsabilité n’est pas accomplie. Il arrive en retard pour la causerie. En entrant sur le tapis, il bouscule les amis pour prendre sa place. Il parle très fort et rit beaucoup. Il fait des grimaces à son ami. Lorsque vient son tour de parler, il parle très longtemps et essaie de faire rire les autres. Il ne veut pas donner la parole aux autres. Lorsqu’il n’a plus la parole, il n’est pas capable de garder la position d’écoute (position en indien, les mains sur les genoux, la bouche fermée et les yeux sur le locuteur). Il bouge constamment.

Lorsque l’enseignant intervient auprès de l’élève, Samuel ne le regarde pas. Il ferme ses yeux et bouche ses oreilles. Il fait aussi des grimaces à l’enseignant.
1er niveau d’intervention
Le rappel non verbal :
Pendant la causerie, l’enseignant touche l’épaule de Samuel afin de le ramener à l’ordre. Cela permet à Samuel de prendre conscience du comportement dérangeant. Il peut alors se corriger. Le rappel non verbal permet à l’enseignant d’intervenir sans troubler le climat de classe et sans couper la parole à l’élève qui parle. Il permet aussi de donner une chance à l’élève.
2e niveau d’intervention

Le rappel verbal :
Le comportement de Samuel perdure. L’enseignant explique que son comportement est dérangeant pour la personne qui parle et pour les autres enfants qui écoutent. Il explique que la causerie est un moment calme où il doit être attentif aux autres s’il veut, à son tour, avoir le droit de parole. Enfin, il lui donne deux choix : Samuel peut rester au tapis s’il cesse de parler et de rire pendant que les autres enfants parlent ou il doit aller dans le coin de réflexion. De cette façon, l’enseignant donne deux choix restreignants pour l’enfant afin de l’amener à avoir le bon comportement. Il s’agit en fait d’une deuxième chance.
3e niveau d’intervention
Le coin de réflexion :
Le comportement de Samuel persiste. L’enseignant explique à l’enfant que le comportement dérangeant est toujours présent. Il doit alors aller dans le coin de réflexion. L’enseignant explique à Samuel qu’il a lui-même fait le choix d’aller dans le coin de réflexion. Il donne une feuille de réflexion (voir annexe 1) sur laquelle il doit dessiner ce qu’il a fait comme comportement dérangeant pour aller dans le coin de réflexion. Après la causerie, lorsque les autres enfants sont en activité, il prend un moment pour discuter avec Samuel. Ils écrivent sur la feuille des moyens pour que les prochaines causeries ou moments de discussions se déroulent mieux. L’un des moyens trouvés est l’utilisation de pictogramme pour rappeler à l’enfant le bon comportement à adopter. Il doit mettre cette feuille dans le facteur et la faire signer par ses parents.
4e niveau d’intervention
L’implication des intervenants :
Malgré les moyens mis en place avec l’élève, Samuel a toujours des comportements dérangeants lorsqu’il est assis au tapis. L’enseignant communique avec Anne-Julie, la technicienne en éducation spécialisée, et envoie Samuel à son bureau. Avec elle, il doit remplir une courte réflexion (un dessin). L’enseignant convoque également les parents afin de discuter des comportements dérangeants de Samuel. La technicienne en éducation spécialisée et la direction sont présentes. Ils parlent de la possibilité d’investiguer sur le problème et d’instaurer un plan d’intervention.
5e niveau d’intervention
Le plan d’intervention :
Après multiples rencontres avec la technicienne en éducation spécialisée et la direction, les intervenants et l’enseignant décident de monter un dossier afin de concevoir un plan d’intervention approprié aux besoins de l’enfant. Les parents, l’enseignant, les intervenants (la TES et  la psychologue) et la direction se rencontrent pour cibler les problématiques et mettre en place des objectifs. Les intervenants suggèrent aussi aux parents de prendre rendez-vous avec un pédiatre, car les comportements ne semblent pouvoir être modifiés.
6e niveau d’intervention
La médication :
Les parents rencontrent le pédiatre. La possibilité d’un trouble d’hyperactivité avec impulsivité est envisagée par le médecin. La direction, l’enseignant et les intervenants convoquent les parents pour discuter de ce possible diagnostic. La médication est envisagée par les parents. Le plan d’intervention est maintenu jusqu’à des améliorations du comportement de l’enfant.

Le cas présent est réel. Les parents étaient très préoccupés par leur enfant et souhaitaient une amélioration de son comportement. L’enfant a réellement était diagnostiqué par un pédiatre et il est présentement en essaie de médicament. Les médicaments n’ont pas encore porté fruit, mais ils devraient avoir des effets d’ici peu. Je souhaite à Samuel de progresser dans ses apprentissages!